Etre à la hauteur

Depuis quelques temps, une grande question sur l'existence me taraude l'esprit. Ce n'est pas les questions fondamentales du genre: d'où on vient (je sais on va me répondre du ventre de sa maman) ni où allons nous, ma question c'est plutôt:Comment je me comporterai si j'ai un bébé?


Cette question a surgi par hasard dans ma tête suite à des moments plus ou moins longs que j'ai passé avec mes nièces ou mes petites cousines, ou tout simplement en voyant des mamans avec leurs chérubins dans les bras. Et je me demande bien si je saurai être à la hauteur du plus beau cadeau que la vie puisse donner, me donner (de mon point de vue bien sûr).
Quand je me plains à mon meilleur ami (il a déjà deux gosses à son actif donc il sait de quoi il parle), il rigole et me rassure en me disant que ça va de soi, dans la mesure où quand bébé est là l'instinct maternel surgit également (il parle surtout au nom de sa femme). S'ensuit ainsi un débât très instructif sur l'instinct maternel, la dépression postnatale, le déni de grossesse (qui malgré sa rareté est de plus en plus fréquent) ou même l'infanticide etc...


Mais au delà de tout cela, qui ne parle en fait que de la naissance et de la période juste après la naissance, je me demandais si j'aurai la patience nécessaire quand mon bébé pleurera toute la nuit pour ne dormir qu'au petit matin (il paraît que ce fut mon cas d'après ma mère: zanaka dô vandana donc je prévoie la question). Il est vrai quece quand j'ai dans les bras le bout de chou à une amie, je suis aux anges, je suis au petit soin pour le bébé, en sachant que (c'est essentiel) la maman est dans les environs pour que quand bébé pleure je puisse le lui passer surtout si tous les trucs genre lui faire écouter bébé Lily pour le calemr ne fonctionne plus (remarquez, à force je connais par cœur le répertoire de la chanteuse virtuelle). Alors que si c'est le mien, il n'y a pas d'échappatoire... Il faut dire que les cris de bébé nuisent carrément à mon système nerveux (chapeaux bas à toutes les nounous du monde pour leur patience)


Après cela, il y a l'éducation de l'enfant, saurais-je me montrer juste en l'éduquant, en lui apprenant les grandes valeurs de la vie, en lui inculquant ce qui est bien, en lui apprenant le devoir, en le guidant sur le droit chemin (ne dit-on pas que l'enfant est le père de l'homme), etc... Saurais-je être impartiale vis à vis de tous mes enfants? Saurai-je les aimer autant les uns que les autres malgré leur petit défaut et leurs personnalités? Saurai-je être une mère telle que mon choix d'avoir un bébé n'a rien à voir avec l'égoïsme ni la jalousie? De sorte que j'aurai un bébé non pas parce que j'ai peur de vieillir seule et de finir seule sans personne pour m'entourer et prendre soin de moi; ni que ne voulant pas être la dernière de ma lignée, je décide d'enfanter. Mon choix d'avoir un bébé serait-il mon choix ou ce n'est qu'un choix qui m'est venu à l'esprit parce que je jalouse mes amis qui ont des gosses. Pour que j'aurai un bébé pour le bébé et non pour moi.


Saurai-je être une maman telle que je saurai corriger mes gosses sans pour autant les maltraiter ni physiquement ni moralement. Est-ce que je saurais laisser libre mon enfant sans vouloir m'immiscer dans sa vie, lui laisser faire ses propres choix et ses propres erreurs. Le laisser vivre sa vie sans que je lui fasse dépendant de sa maman à tel point qu'il ne pourra rien faire sans me consulter d'abord. Ne ferai-je pas partie de ces parents qui exigent que leur enfant prenne untel pour compagnon ou la fille d'untel pour fidèle épouse, ou ces parents qui exigent impérativement le "valimbabena" de leur gosses, ni de ceux qui vont leur répêter à longueur du temps que s'il n'y avait pas moi, ils ne seraient pas devenus ce qu'ils sont!!! (te hiteraka eo kanoa). Saurai-je me montrer généreuse de telle sorte que le bien de mon enfant prime avant le mien?

Autant de questions qui trottent dans ma tête et qui se résument en une seule très très épineuse: saurai-je être une bonne mère? J'appréhende déjà ma propre réponse. Et ce n'est pas pour rien que je n'ai pas encore décidé de devenir maman et je ne parle même pas des couches sales, de faire à manger, ni de l'accouchement proprement dit etc... Etre marraine de deux adorables petites filles c'est déjà pas mal dans l'état actuel des choses non? vive la tata(ça fait vieillot disons tatie) ultra cool